Colloque
16-17 avril 2024
New Residence Hall, 3625 avenue du Parc, Montréal
Une présentation de l’Institut universitaire SHERPA, affilié au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’île-de-Montréal, ainsi que de ses partenaires (ROHIM, RVP, CARI St-Laurent, Baobab familial, RePère, avec la contribution financière du Comité régional Santé et bien-être des hommes de Montréal et du Community health & social services network).
Cet événement a représenté une occasion unique de réunir des personnes d’horizons multiples afin de s’intéresser à la migration et à l’insertion à partir d’un angle largement sous documenté en recherche et peu exploré en intervention, soit celui de l’expérience des hommes immigrants et réfugiés.
Bien qu’il ait été démontré que les impacts de la migration peuvent se vivre différemment en fonction du genre, peu de recherches ou de programmes d’intervention se sont intéressés aux besoins spécifiques des hommes. Or, bien comprendre les vulnérabilités et les besoins spécifiques d’une population représente un élément central dans le développement d’interventions et de services adaptés et efficaces.
Ce colloque visait trois objectifs spécifiques :
- Mieux comprendre les migrations au masculin de même que les défis et les enjeux spécifiques qu’elles présentent en proposant une mise en commun des expertises terrain et de recherche;
- Sensibiliser les chercheurs et chercheures, les décideurs et décideuses, les intervenants et intervenantes et les autres personnes concernées à l’importance de s’intéresser aux hommes et aux pères immigrants tout en prenant conscience de la présence possible de biais dans l’élaboration des projets de recherche, des formations, des programmes d’intervention, des services, etc.;
- Mettre en commun et partager les pratiques porteuses pour mieux soutenir les hommes immigrants et les accompagner dans leur parcours de migration.
PROGRAMME
16 avril 2024
9h00
Mot de bienvenue et allocution : Danièle Boudreau, conseillère en politique et programmes, ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration
9h15
Men, masculinities and migration: theoretical perspectives
Katarzyna Wojnicka, professeure agrégée de sociologie et maître-conférencière au département de sociologie et des sciences du travail et au Centre de recherche européenne, Université de Göteborg, Suède
Katarzyna Wojnicka est également rédactrice en chef de NORMA : International Journal for Masculinity Studies. Avant de rejoindre le Département de sociologie et des sciences du travail de l’Université de Göteborg, elle a occupé des postes de chercheuse postdoctorale dans plusieurs universités européennes : Université de Leeds, Royaume-Uni ; Université Humboldt de Berlin, Allemagne et Université de Göteborg, Suède. Elle a également travaillé au DeZIM Centre allemand pour l’intégration et la migration et a été chef de projet à Dissens, Institut pour l’éducation et la recherche à Berlin, en Allemagne. Ses intérêts scientifiques actuels se concentrent principalement sur les études critiques sur les hommes et les masculinités, les études sur la migration et l’intégration, les études sur les mouvements sociaux et les études européennes. Elle est l’auteure de plus de 60 articles scientifiques, chapitres de livres et rapports et co-éditrice de trois livres. Elle a travaillé dans plus d’une douzaine de projets de recherche axés sur les questions de genre, d’hommes et de masculinités.
10h15
Pause
10h30
Ateliers simultanés
Evolving masculinities: how do different generations of Bangladeshi men in Canada identify the meaning of manhood
Abu Saleh Mohammad Sowad, candidat au doctorat, Social and Cultural Analysis, Université Concordia
Cette étude explore les perceptions nuancées des masculinités à travers les générations d’hommes bangladais au Canada dans le but de redéfinir positivement les rôles de genre. En examinant comment les identités et expériences diasporiques façonnent des attentes et des relations distinctes liées au genre, l’étude plonge dans la transformation des masculinités normatives parmi les différentes générations. Elle analyse les variations socioculturelles et les identités intersectionnelles concernant les rôles de genre au sein de l’environnement diasporique unique. En examinant ces dynamiques, l’étude explore de manière exhaustive comment les individus conceptualisent les masculinités au milieu de la culture bangladaise normative, de la culture de la diaspora bangladaise au Canada et de la culture canadienne normative. Elle met en évidence la transformation constante des masculinités parmi les différentes générations de la diaspora, en soulignant la nature hybride de la conceptualisation du genre et en fournissant des insights précieux sur la nature évolutive des masculinités au sein de la diaspora bangladaise, dévoilant l’interaction entre l’identité, la culture et le genre dans un contexte transnational.
Challenges of adaptation and integration for Nigerian immigrant men in Quebec
Karamo Faruk Konneh, assistant de recherche et étudiant à la maîtrise, Université de Montréal
Cette étude examine les défis rencontrés par les hommes immigrants nigérians dans leur adaptation au Québec en mettant l’accent sur les facteurs culturels, sociaux, économiques et systémiques influençant leur processus d’intégration. Les obstacles culturels et sociaux incluent le choc culturel, les barrières linguistiques et l’isolement social, la maîtrise du français étant cruciale pour l’emploi. Les défis économiques découlent d’un manque de reconnaissance des qualifications, entraînant des emplois peu qualifiés et contribuant aux disparités. Le système d’immigration complexe entraîne des défis systémiques, impactant l’accès aux services de base. Le stress psychologique et émotionnel découle des difficultés d’adaptation, entraînant de la frustration et des traumatismes liés à la discrimination. Malgré ces défis, les hommes immigrants nigérians font preuve de résilience, en utilisant le soutien communautaire et la formation en compétence culturelle. L’étude suggère des politiques ciblées, notamment la reconnaissance des qualifications étrangères, l’amélioration des programmes linguistiques, la réduction des barrières systémiques et la promotion de la sensibilité culturelle. En conclusion, la prise en compte de ces défis multifacettes nécessite des efforts collaboratifs du gouvernement, des organisations communautaires et des individus pour établir une atmosphère plus inclusive et favorable aux immigrants nigérians masculins au Québec.
Young men’s tension and bond with immigrant-Bangladeshi parents concerning their couple formation process in Canada
Mahmudul Hassan, candidat au doctorat, École de travail social, Université McGill
Cette étude examine les dynamiques intergénérationnelles au sein des familles immigrées bangladaises au Canada, en se concentrant sur les relations entre les jeunes adultes (de la génération 1,5 et de la 2e génération) et leurs parents lors du processus de fréquentation, de cohabitation et de mariage. À travers des entretiens avec 10 jeunes hommes issus de familles bangladaises à Toronto, Montréal et Calgary, l’étude révèle que, bien que de nombreux jeunes adultes expriment leur solidarité avec leurs parents concernant la fréquentation et le mariage, ils perçoivent leurs parents immigrés bangladais comme stricts en ce qui concerne les relations prémaritales. Certains participants ont rencontré des conflits avec leurs parents lors de la fréquentation. Les résultats mettent en évidence une perception chez les enfants selon laquelle leurs parents immigrés bangladais adhèrent à des rôles traditionnels, influençant leur contrôle sur les préférences des enfants. L’étude recommande des formations culturelles et des séances de sensibilisation pour les parents immigrés afin de favoriser une meilleure relation avec leurs enfants et un meilleur accompagnement de ceux-ci.
Comment mieux comprendre la place des hommes issus d’immigrations récentes dans les salles d’accouchement ? Questionnements et réflexions soulevés par des infirmières à Montréal
Jacqueline Schneider, chercheure d’établissement, CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal
Cette présentation se concentre sur les défis rencontrés par les infirmières travaillant dans les salles d’accouchement des hôpitaux montréalais, en lien avec la présence des conjoints immigrants lors de l’accouchement. Les interrogations des infirmières concernent la place et l’implication des hommes dans ces espaces, posant des défis dans l’accompagnement du processus d’accouchement. Certaines infirmières se sentent parfois confrontées à des comportements allant à l’encontre de leurs valeurs, tandis que des récits évoquent des préjugés et des pratiques discriminatoires envers certains pères issus de l’immigration. L’analyse préliminaire suggère que les défis rencontrés sont influencés par des contextes institutionnels complexes, marqués par la prééminence du risque, des conditions de travail exigeantes et l’absence de dispositifs favorables à un accompagnement attentif. Cette discussion vise à documenter les questionnements des infirmières et leurs défis professionnels dans un contexte d’évolution des soins infirmiers, soulignant leur rôle d’advocacy sans un soutien adéquat des institutions.
Ce que les hommes issus de la diversité culturelle ont à nous apprendre : réfléchir autrement l’intervention
Karine-Sophie Vandal, candidate au doctorat, École de travail social, Université de Montréal
La présentation met de l’avant l’utilisation des approches afroémancipatrices et décoloniales soulignant l’importance de prendre en compte les savoirs non scientifiques pour comprendre l’expérience et les éléments porteurs de sens, en particulier pour les hommes immigrants de première génération. L’approche méthodologique proposée vise à intégrer des cadres de références, d’analyse et d’interprétation cohérents avec l’identité, les croyances, les valeurs et l’histoire culturelle des participants. Cette méthodologie cherche à s’affranchir des cadres normatifs institutionnalisés, reconnaissant que la détresse des hommes s’exprime souvent en dehors de ces normes. De plus, elle reconnaît que les références sur la santé mentale au sein de la communauté haïtienne sont ancrées dans des croyances culturelles, religieuses et sociales. L’objectif central de la présentation est de repenser la recherche d’aide en santé mentale au-delà des perspectives institutionnelles, en adoptant un regard critique sur la reconnaissance des participants, leurs expériences de la maladie, et la création de nouveaux savoirs non scientifiques
Mieux accompagner les hommes qui demandent asile
Astou Niane, travailleuse sociale et formatrice en Intervention auprès des hommes en détresse, PRAIDA, CIUSSS Centre-Ouest-de-l’Ile-de-Montréal ; et Jean-Pierre Beauchamp, travailleur social et formateur en Intervention auprès des hommes en détresse, PRAIDA, CIUSSS Centre-Ouest-de-l’Ile-de-Montréal
Cet atelier explore les défis spécifiques auxquels sont confrontés les hommes en demande d’asile au Canada, notamment les chocs culturels, les incertitudes liées au statut, les ruptures sociales, le déclassement professionnel et, de manière plus générale, les pertes de repères identitaires. Nous mettons en évidence les défis particuliers du rôle des intervenants afin de développer des pratiques visant à améliorer l’accompagnement des hommes demandeurs d’asile.
La Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d’œuvre (COCDMO) a collaboré avec l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA) pour élaborer une plateforme numérique de microattestations dans le cadre d’un projet de recherche financé par la Commission des partenaires du milieu du travail (CPMT). Ce projet vise à reconnaître et valoriser les compétences génériques des personnes en transition sur le marché du travail, qu’elles soient à la recherche d’un emploi ou déjà employées. La plateforme permet aux individus d’identifier leurs compétences génériques, de solliciter des microattestations et de demander des endossements de leurs pairs. Le projet, axé sur la reconnaissance des compétences développées en dehors du milieu scolaire, est discuté dans cet atelier en relation avec son utilité pour les hommes en situation d’immigration, souvent confrontés à des difficultés pour faire reconnaître leurs compétences dans leur parcours professionnel ou éducatif. Cet atelier s’inscrit dans la thématique d’initiatives favorables aux hommes dans leur parcours migratoire.
Sylvie Pelletier, chercheure, Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA); Natalie Pouliot, directrice générale, Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d’oeuvre / COCDMO
The Alberta Men’s Network (AMN) est une communauté engagée en faveur de la non-violence qui travaille avec les hommes et les personnes de tous genres afin de renforcer des familles et des communautés saines. Nous travaillons dans une perspective anticoloniale, antiraciste, orientée vers les droits humains et le féminisme. En 2016, l’AMN, Action Dignity et la Faculté de travail social de l’Université de Calgary ont mené une enquête sur les hommes en Alberta, qui a recueilli plus de 2000 réponses d’hommes aux expériences et origines diverses. Cela a guidé nos projets communautaires et nos recherches sur l’action participative au cours des 8 dernières années. Rejoignez-nous pour entendre les hommes parler de leur participation au projet ManBox à travers des récits numériques, voir le monde à travers le regard de pères immigrés racialisés qui partagent leur parcours parental, et participer à des activités expérientielles animées par des pairs facilitateurs qui dirigent des groupes culturellement pertinents pour promouvoir le bien-être, des relations saines et la prévention de la violence. Cette présentation est soutenue par Action Dignity, le Réseau albertain des femmes immigrantes et par l’Université de Calgary, Faculté de travail social.
Liza Lorenzetti, professeure, Faculté de travail social, University of Calgary, militante et membre de l’Alberta Men’s network; Sarah Thomas, étudiante à la maîtrise, École de travail social, York University; Danial Jamal, étudiant, École de travail social, University of Calgary; Dr. Jun Naraval, gestionnaire des programmes et des politiques, ActionDignity; Kamal Khatiwada, travailleur social et coordonnateur, Transforming Field Education Landscape (TFEL), University of Calgary
12h00
Dîner
13h30
Ateliers simultanés
Cet atelier s’appuie sur les expériences personnelles de Merling Sapene en tant qu’immigrée, épouse et mère, dans le but de mieux préparer les hommes participants à soutenir leur famille pendant la transition vers une intégration réussie. En tant que professionnelle en gestion du changement des personnes, Merling décrit le parcours complet d’intégration au niveau familial, en mettant l’accent sur le rôle crucial des hommes dans le succès familial. L’atelier consiste à identifier les symptômes et émotions anticipés à chaque étape, ainsi que des recommandations personnalisées pour surmonter les obstacles sur le chemin du succès. Dérivée des théories de la gestion du changement des personnes, la structure de l’atelier est basée sur un outil puissant appelé « La courbe du changement ». Ce modèle, attribué à la psychiatre suisse-américaine Elisabeth Kübler-Ross (1969), délimite les cinq étapes de transition personnelle pendant le changement, explorant les éléments de renonciation au passé et d’adoption d’un avenir différent. Au fil des ans, ce modèle a été largement utilisé dans le monde entier pour aider les individus et les organisations à traverser différents changements. Certains des thèmes abordés seront: les stress pré et post-migratoires, l’expérience d’intégration et le statut migratoire (réfugiés, demandeurs d’asile, travailleurs temporaires, etc.) ainsi que la paternité, les relations conjugales et familiales des immigrants.
Merling Sapene, M-Transition, en collaboration avec 4Korners; Betty Millien, responsable des programmes en Petite enfance et Familles, 4korners; Luz Garcia, directrice des opérations, 4korners
Les hommes musulmans migrants et racisés vivant au Québec : quelle place au sein des sciences sociales?
Youssef Benzouine, candidat au doctorat, Institut d’études religieuses, Université de Montréal
La présentation explore les représentations négatives auxquelles sont confrontés les hommes musulmans migrants et racisés au Québec, en mettant en lumière les stéréotypes qui les décrivent comme conservateurs, agressifs ou patriarcaux. L’orateur propose un examen critique des travaux en sciences sociales sur les hommes musulmans au Québec et au Canada, soulignant que ces études se concentrent souvent davantage sur les représentations et les discours que sur les expériences et les pratiques réelles de ces hommes. L’accent est mis sur la nécessité d’explorer la construction et la performance des masculinités au sein de ce groupe. Les motivations incluent le manque d’attention accordée aux hommes musulmans dans la littérature canadienne et québécoise en sciences sociales, qui se concentre principalement sur les femmes musulmanes. L’orateur soulève également des questions liées à sa propre positionnalité par rapport à ce sujet délicat et exprime le besoin d’une réflexion critique pour contrer les représentations homogénéisantes et reconnaître la diversité d’expériences, de pratiques et de positionnalités au sein de ce groupe.
Conjuguons la violence au masculin : la représentation de la violence conjugale chez la population masculine de l’Asie du Sud chez la communauté sud-asiatique du Grand Toronto
Omaira Naweed, candidate au doctorat, UQAM
La présentation porte sur les résultats de la thèse doctorale d’Omaira Naweed, qui se focalise sur les représentations de la violence conjugale chez les hommes de la communauté sud-asiatique. Les principaux résultats de la thèse sont exposés, accompagnés de pistes de recommandations pour des projets futurs. Cette présentation offre un aperçu des conclusions tirées de la recherche approfondie sur ce sujet important, mettant en lumière les perspectives et les défis spécifiques auxquels les hommes de la communauté sud-asiatique peuvent être confrontés en relation avec la violence conjugale
La redéfinition de la masculinité et l’intégration des hommes immigrants à la société d’accueil : constats, défis et stratégies de soutien
Adriana Hernandez Sierra, Intervenante sociale, Centre INICI
Les hommes immigrants ont des défis d’intégration découlant, à l’interne, des concepts de leur masculinité acquis dans leur pays d’origine et aussi, à l’externe, de l’absence de soutien social suffisant pour faciliter leur installation et leur intégration à la société d’accueil. Dans ce contexte, les groupes d’intégration et soutien pour hommes immigrants se présentent comme une proposition de soutien pour aborder les défis et les enjeux liées à une redéfinition de la masculinité dans le but d’aider les hommes immigrants à mieux s’intégrer dans la société d’accueil.
Cet atelier bilingue explore les expériences des hommes immigrants bénéficiant des services de la Clinique de Violence Domestique de McGill (MDVC). La MDVC propose une intervention de groupe axée sur les traumatismes pour la violence conjugale, comblant ainsi une lacune dans la recherche sur les hommes immigrants et les pères dans ce contexte. L’atelier, animé par des intervenants de la MDVC et une équipe de recherche de la Faculté de Travail Social de McGill, comprend une présentation sur les données sociodémographiques et les facteurs des incidents de violence conjugale parmi les hommes immigrants. La MDVC décrit leur intervention axée sur les traumatismes, et les deux équipes présentent conjointement des récits issus des entretiens de recherche, mettant en lumière les expériences vécues rarement entendues des hommes immigrants et des pères dans le contexte de la violence conjugale. L’objectif de l’atelier est de fournir des informations et des opportunités pour mieux soutenir cette population et promouvoir la prévention de la violence conjugale.
Katherine Maurer, professeure adjointe, École de service social, Université McGill; Derrolton James, gestionnaire des services de soutien clinique, CIUSSS-Centre-Ouest-de-l’Ile-de-Montréal et directeur et superviseur clinique, Clinique sur la Violence familiale de McGill; Nathaniel Mosseau, chercheur et clinicien, Université McGill; Mert Kimyaci, étudiant à la maîtrise, École de travail social, Université McGill et assistant de recherche, Regulation, Affect and Development Laboratory
The Alberta Men’s Network (AMN) est une communauté engagée en faveur de la non-violence qui travaille avec les hommes et les personnes de tous genres afin de renforcer des familles et des communautés saines. Nous travaillons dans une perspective anticoloniale, antiraciste, orientée vers les droits humains et le féminisme. En 2016, l’AMN, Action Dignity et la Faculté de travail social de l’Université de Calgary ont mené une enquête sur les hommes en Alberta, qui a recueilli plus de 2000 réponses d’hommes aux expériences et origines diverses. Cela a guidé nos projets communautaires et nos recherches sur l’action participative au cours des 8 dernières années. Rejoignez-nous pour entendre les hommes parler de leur participation au projet ManBox à travers des récits numériques, voir le monde à travers le regard de pères immigrés racialisés qui partagent leur parcours parental, et participer à des activités expérientielles animées par des pairs facilitateurs qui dirigent des groupes culturellement pertinents pour promouvoir le bien-être, des relations saines et la prévention de la violence. Cette présentation est soutenue par Action Dignity, le Réseau albertain des femmes immigrantes et par l’Université de Calgary, Faculté de travail social.
Liza Lorenzetti, professeure, Faculté de travail social, University of Calgary, militante et membre de l’Alberta Men’s network; Sarah Thomas, étudiante à la maîtrise, École de travail social, York University; Danial Jamal, étudiant, École de travail social, University of Calgary; Dr. Jun Naraval, gestionnaire des programmes et des politiques, ActionDignity; Kamal Khatiwada, travailleur social et coordonnateur, Transforming Field Education Landscape (TFEL), University of Calgary
14h45
Pause
15h00
Panel 1 – Regards croisés d’intervenants sur la migration au masculin
17 avril 2024
9h00
Mot de bienvenue et allocution : Marie-Lyne Brunet, vice-présidente, Développement social et évaluation, Centraide du Grand Montréal
9h15
Men, masculinities and migration: theoretical perspectives
Marie-Rose Moro, pédopsychiatre, Université de Paris Cité, Hôpital Cochin, Paris
Marie-Rose Moro est docteure en médecine et en sciences humaines et psychanalyste avec une formation en anthropologie. Depuis 30 ans, elle développe une clinique et une thérapie transculturelles qui tentent d’adapter nos cadres de soins, nos techniques et nos méthodes de recherche en santé mentale aux familles immigrées et à leurs enfants. Actuellement cheffe de service de la Maison des adolescents de l’hôpital Cochin (APHP), Maison de Solenn, elle est une leader internationale de la psychiatrie transculturelle de l’enfant, de l’adolescent et de la famille.
9h45
Reflections on conducting research with immigrant/refugee men
David Este, professeur émérite en travail social, University of Calgary
David Este est professeur émérite à la Faculté de service social à l’Université de Calgary. Une grande partie de ses recherches tourne autour de différents aspects de l’expérience d’immigrant/réfugié au Canada. Il s’est intéressé, notamment, au racisme, au bien-être des hommes immigrants au Canada et au recours aux services de lutte contre le VIH/sida par les nouveaux arrivants africains à Calgary. Il étudie la question des pères immigrants depuis plus de 20 ans.
10h30
Pause
10h45
Ateliers simultanés
…
Financial strain, loss of social status and psychological well-being among recently-arrived migrant fathers with young children
Lisa Merry, professeure, Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal Christine Gervais, professeure, Département des sciences infirmières, Université du Québec en Outaouais
Cette étude vise à investiguer l’impact de la tension financière et de la perte de statut social sur le bien-être psychologique des pères migrants récemment arrivés avec de jeunes enfants au Canada. Les résultats préliminaires, basés sur des données provenant de 159 pères à Montréal, Hamilton et Edmonton, révèlent une diversité de pays d’origine, avec un nombre significatif provenant d’Inde, de Colombie, du Mexique, du Nigeria et de Syrie. Plus de la moitié ont signalé que leur éducation n’était pas pleinement reconnue, et une majorité ont été confrontés au chômage ou ont ressenti un décalage entre leurs compétences et l’emploi. Les défis financiers étaient évidents, avec un pourcentage considérable signalant un faible revenu et consacrant une partie importante de celui-ci à leur logement. Les résultats suggèrent que la tension financière et la perte de statut social peuvent contribuer à un bien-être psychologique plus faible, affectant des aspects tels que la solitude, la symptomatologie dépressive et l’état de santé auto-déclaré. L’étude met en lumière la nécessité de porter attention au bien-être des pères migrants confrontés à ces défis.
Fathering here, fathering there… A phenomenological study of the impact of forced migration and resettlement on Syrian refugee fathers in Canada
Adnan Al Mhamied, candidat au doctorat, École de service social, Université McGill
Les pères réfugiés ont largement été négligés par les chercheurs en famille et les prestataires de services. Cette présentation propose une analyse phénoménologique interprétative (IPA) des données issues d’entretiens semi-structurés menés entre novembre 2020 et mars 2021 avec 17 pères réfugiés syriens réinstallés au Canada. Les entretiens se sont concentrés sur les significations que les hommes réfugiés donnaient à la paternité, leurs pratiques parentales, et le sens qu’ils donnaient à leur expérience d’être un père réfugié syrien au Canada. Cette présentation met en lumière comment la paternité syrienne est influencée à la fois par les normes culturelles du pays d’origine et par les croyances religieuses. Cependant, les définitions de la paternité en tant que chef de famille, principaux pourvoyeurs et décideurs au sein de la famille, occupant des positions uniques à la fois au sein de leurs familles et dans leurs communautés, ont évolué pendant le processus de réinstallation. Après la réinstallation, ces significations ont été revisitées et redéfinies. L’hyper-paternité et les pratiques parentales ajustées sont de nouveaux types de paternité qui ont émergé pendant la réinstallation des réfugiés syriens. Une discussion sur les pratiques prometteuses pour les praticiens de première ligne conclura la présentation.
Navigating migration stressors, promoting male allyship, and combating gender-based violence with White Ribbon
Monica Boquin, responsable de l’engagement communautaire, White Ribbon
Cette présentation vise à mettre en lumière les stress pré- et post-migratoires souvent négligés auxquels sont confrontés les hommes immigrants et réfugiés, et comment ceux-ci peuvent contribuer à la violence sexiste. Un soutien et des services limités entravent leur capacité à surmonter des obstacles tels que le racisme et l’isolement social. Elle souligne l’importance de promouvoir l’alliance masculine pour prévenir la violence au sein des communautés immigrantes. Comprendre ces défis et développer des programmes qui favorisent l’alliance peut conduire à une intégration plus efficace des immigrants et à soutenir l’égalité des sexes. La présentation discute de l’approche de White Ribbon depuis 6 ans dans la mise en œuvre de la campagne ICRNFF.
Cet atelier explore les complexités des réalités des personnes gaies, bisexuelles, queer et des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (gbqHARSAH) qui sont également des personnes migrantes et racisées. Ces individus font face à des violences multiples, allant de la violence hétéronormative et cisnormative dans leur pays d’origine à des défis liés à la régularisation de leur statut migratoire, à l’emploi et au logement une fois au Canada. Les barrières structurelles, telles que la xénophobie, le racisme, l’homophobie et la transphobie, compliquent leur accès aux soins de santé, contribuant à un risque disproportionné d’infections au VIH et/ou aux ITSS parmi cette population. L’atelier met en lumière des initiatives innovantes au Québec, telles que la Clinique Mauve, qui vise à améliorer l’accès aux soins et à promouvoir des approches anti-oppressives, antiracistes et intersectionnelles. Les présentateur.trice.s proposent un aperçu des recherches récentes sur les gbqHARSAH migrants et racisés, encourageant le dialogue entre chercheur.e.s, intervenant.e.s, milieux de santé et communautaires pour identifier des stratégies visant à améliorer les soins de santé pour cette population.
Ahmed Hamila, professeur, Département de sociologie, Université de Montréal; Edward Ou Jin Lee, professeur agrégé, École de travail social, Université de Montréal; Marianne Chbat, sociologue et PhD en sciences humaines appliquées, Université de Montréal; Jorge Flores-Aranda, professeur, École de travail social, UQAM; Kinda Wassef, agente de recherche, Centre de recherche en santé publique, École de santé publique de l’Université de Montréal
Travailler dans le secteur de la construction : défis au masculin
Lucio Castracani, chargé de projet, Institut universitaire SHERPA; postdoctorant, Université de Sherbrooke; Marie-Jeanne Blain, chercheure, Centre de recherche et de partage des savoirs InterActions; professeure associée, Département d’anthropologie, Université de Montréal
Cette recherche, dirigée par Marie-Jeanne Blain et menée en collaboration avec la Commission de la Construction du Québec et la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes, examine les défis spécifiques auxquels font face les personnes immigrantes travaillant dans le secteur de la construction au Québec. La présentation met en lumière les divers enjeux et facteurs facilitants l’inclusion de cette population dans ce domaine, en tenant compte des intersections entre le statut migratoire, la langue et l’origine, des éléments qui contribuent à la marginalisation professionnelle. Des pistes de réflexion sur les défis particuliers de cette population sont esquissées, suivies de propositions d’actions prometteuses pour favoriser leur intégration.
Projets d’études et de travail de jeunes hommes récemment immigrés à Montréal : quelles ont été leurs ressources de soutien significatives?
Marie-Jeanne Blain, chercheure, Centre de recherche et de partage des savoirs InterActions; professeure associée, Département d’anthropologie, Université de Montréal; Éloïse Jaumier, étudiante à la maitrise en anthropologie et auxiliaire de recherche, Université de Montréal; avec la collaboration de Lourdes Rodriguez del Barrio et Roxane Caron
Cette présentation se concentre sur la transition majeure vécue par les jeunes adultes de 18 à 25 ans, explorant les défis et les aspirations liés à la projection dans l’avenir et au développement de projets socioprofessionnels. Dans le cadre d’un projet global sur les dynamiques d’insertion socioprofessionnelle et les ressources de soutien locales et transnationales, 29 jeunes adultes et 17 intervenants ont été interrogés. L’accent sera mis sur les expériences de 12 hommes ayant des statuts d’immigration variés et résidant à Montréal depuis moins de cinq ans. En utilisant une approche narrative, la présentation se penchera sur les expériences, le sens et les représentations de ces jeunes hommes dans leurs parcours en emploi et aux études, en mettant en lumière la mobilisation de ressources de soutien formelles ou informelles telles que les réseaux de pairs, les institutions ou les organismes communautaires.
Accès aux soins de santé pour les travailleurs migrants accidentés : défis et pistes de solutions
Jill Hanley, directrice scientifique, Institut universitaire SHERPA; professeure titulaire, Université McGill
Depuis trente ans, il est évident que les travailleurs migrants, en particulier ceux percevant des bas salaires, font face à des obstacles dans l’accès aux soins de santé. Cette problématique, déjà largement étudiée, prend une dimension genrée pour les travailleurs migrants masculins, souvent impliqués dans le secteur agricole. Leur expérience d’accès aux soins est modelée par des préoccupations personnelles, professionnelles et familiales genrées, en plus d’être influencée par des stéréotypes de genre lors de leurs interactions avec les professionnels de la santé. La présentation met en lumière des résultats récents sur l’accès aux soins des travailleurs migrants ayant subi des accidents du travail, tout en exposant un programme de formation destiné aux acteurs du Réseau de la santé et des services sociaux, visant à améliorer l’accès aux soins de cette population particulière.
L’engagement des pères immigrants en contexte migratoire a été très peu étudié. L’immigration contemporaine est un phénomène qui modifie l’identité paternelle des pères immigrants. Ces changements comprennent l’adaptation à un nouveau foyer, à un nouvel environnement social, à un nouveau système scolaire, à la langue, à la culture, au lieu de travail et à la profession. Si certains pères immigrants priorisent leur rôle de pourvoyeur plutôt que la proximité avec leurs enfants, plusieurs études rapportent le développement d’une relation parentale plus intime après l’immigration entre le père, sa conjointe et ses enfants. Il est important de développer des méthodes d’intervention, des outils et des programmes pour répondre à leur besoin. Cet atelier est le fruit de différentes études réalisées actuellement par le professeur Saïd Bergheul et ses étudiants. Il comprend une présentation du concept de l’engagement paternel, les programmes destinés à développer cet engagement et un aperçu de l’engagement scolaire des pères immigrants. Il aborde également la réalité de l’engagement des pères immigrants d’expression anglophone au Québec.
Saïd Bergheul, professeur agrégé, École de psychoéducation, UQAT; Nebila Jean-Claude Bationo, Ph.D. en psychopédagogie, UQAT; Tano Hubert Konan, étudiant au doctorat, Sciences de l’éducation, UQAT; Yannick Sanschagrin, M.SC. en anthropologie et assistant de recherche, UQAT
Liste des présentations :
Nebila Jean-Claude Bationo et Saïd Bergheul: Les programmes destinés à développer l’engagement paternel.
Saïd Bergheul, Nebila Jean-Claude Bationo, Tano Hubert Konan, Jean Ramdé, Leyla Sall et Ourhou Abdelaaziz : Élaboration d’un programme destiné à développer l’engagement paternel des pères immigrants.
Tano Hubert Konan et Saïd Bergheul. L’engagement des pères immigrants dans la scolarité de leurs enfants.
Yannick Sanschagrin et Saïd Bergheul. La réalité des pères immigrants d’expression anglophone au Québec.
12h15
Dîner
13h30
Ateliers simultanés
Cette table ronde met en lumière deux initiatives novatrices : les ateliers de parole et de soutien, mis en œuvre par le CARI St-Laurent et le Centre multiethnique de Québec. Nous discuterons de ces pratiques, des enjeux et éléments facilitants de l’intervention auprès des hommes, ainsi que de pistes de développement. Une attention particulière sera portée aux résultats d’une recherche menée sur une de ces pratiques et aux points de vue des hommes immigrants qui participent activement à ces ateliers.
Anaïs El Amraoui, professionnelle de recherche, Institut universitaire SHERPA ; Josiane Le Gall, chercheure d’établissement, Institut universitaire SHERPA et professeure associée, département d’anthropologie, Université de Montréal; Jean-Pierre Ndiamy, intervenant, Centre multiethnique de Québec; Marc-Antoine Barré, intervenant, Centre multiethnique de Québec; Thierry Nguiamba, conseiller en intégration sociale, Cari St-Laurent; Faty Diambang, conseiller en intégration sociale, CARI St-Laurent; Abdul-Rahman Ahmed, responsable du programme BaoPapas et intervenant, Baobab familial; Julie Ledoux, directrice et intervenante, Baobab familial
MOSAIC, fort de plus de 30 ans d’expérience, est spécialisé dans les programmes de prévention de la violence, offrant des services personnalisés adaptés aux hommes. Leur approche informée par les traumatismes et sensible aux diversités culturelles répond aux besoins uniques de la clientèle variée. La présentation explorera l’histoire et les développements récents des programmes pour hommes chez MOSAIC, mettant en lumière les programmes conçus pour les hommes, en particulier les immigrants et les réfugiés. Les sujets abordés incluront les leçons apprises, les stratégies d’adaptation, les obstacles financiers, les changements positifs dans le soutien communautaire et gouvernemental, ainsi que l’importance de la défense des droits dans les services pour hommes. Des programmes spécifiques, tels que la prévention de la violence conjugale, les hommes en changement, la gestion de la colère et l’amélioration des relations saines, seront brièvement discutés. L’objectif est de fournir des perspectives, de relever les défis et de plaider en faveur de l’importance des services pour les hommes, en concluant par une session de questions-réponses et un partage de ressources.
Pooja Tuli, gestionnaire, Men in Change Programs, MOSAIC, Colombie-Britanique; Dilyadav Singh, coordonnateur, Men in Change Programs, MOSAIC, Colombie-Britanique
Les intervenant.e.s du réseau de la santé et des services rencontrent de plus en plus d’hommes issus de l’immigration et font face dans ce contexte à des réalités fort diversifiées, qui leur sont méconnues. Dans la suite d’un outil développé par l’Institut universitaire SHERPA pour favoriser une approche sensible aux réalités des hommes immigrants, cette table ronde sera l’occasion d’entendre la perspective d’intervenantes ayant développé des approches novatrices, ainsi que celle d’hommes immigrants ayant fait l’expérience des services. Cet échange permettra de croiser les regards sur l’adaptation nécessaire des pratiques afin de mieux répondre aux besoins des hommes immigrants.
Marie-Laurence Bordeleau-Payer, docteure en sociologie, chercheure collaboratrice, IU SHERPA et chargée de cours, UQO; Stéphane Hernandez, travailleur social, programme Santé Mentale Jeunesse, CIUSSS-du-Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal et praticien chercheur, IU SHERPA; Annie LeBrun, psychologue, Clinique Polarisation – CIUSSS Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal et et agente de planification, de programmation et de recherche, IU SHERPA. Invité·es : Anne-Marie Bellemare, travailleuse sociale, Maison Bleue; Marie-Rosaire Kalanga, psychothérapeute spécialisé en psychologie clinique, enseignement et recherche et fondatrice du Baobab familial; Tomas Sierra, metteur en scène, collaborateur IU SHERPA; Djimmy Rouzard, intervenant social, Bureau de la communauté haïtienne de Montréal
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15h
Pause
15h15
Panel 2 – Rejoindre et soutenir les hommes et les pères immigrants : pratiques innovantes
16h15
Activité Idées-Actions