Prendre en compte l’expérience pré-, péri- et post-migratoire des élèves réfugiés afin de favoriser leur accueil et leur expérience socioscolaire
À la suite de l’arrivée de nombreux réfugiés syriens en 2015-2016 et dans le but de les accueillir, plusieurs mesures extraordinaires et ressources supplémentaires ont été déployées par le gouvernement du Canada. En considérant que près de la moitié des nouveaux arrivants étaient mineurs, l’école québécoise s’est retrouvée devant de nombreux défis relatifs à l’accueil et à l’organisation des pratiques scolaires. Dans ce contexte, nous avons mené une recherche-action visant à évaluer une intervention mise en place en contexte scolaire pour favoriser le bienêtre et le sentiment d’appartenance des élèves réfugiés syriens.
L’action comportait deux volets distincts : des groupes de parole menés en classe sur des sujets sensibles (ex. : la migration, les deuils et les pertes, la famille) et un accompagnement psychosocial proposé à des élèves identifiés par les acteurs scolaires comme étant potentiellement en mal-être. Cinq classes, provenant de deux écoles secondaires et une école primaire, ont participé à la recherche.
Cet article reprend des données secondaires collectées dans ce cadre pour mettre en lumière des résultats de recherche qui soulignent l’importance de la compréhension et de la prise en compte de l’expérience pré-, péri- et post-migratoire des élèves réfugiés en vue de favoriser leur accueil et leur expérience socioscolaire. Nous discutons, entre autres, de l’écart important entre la perception des acteurs scolaires du parcours migratoire et du vécu de leurs élèves réfugiés d’une part et de l’expérience réelle de ceux-ci d’autre part.