Des récits en contexte migratoire à la nécessité de revisiter la perspective interculturelle : état des lieux critique des politiques, des formations et de la recherche
Cet article reprend les intentions de départ des journées d’étude qui entendaient explorer, dans une perspective comparative France-Québec, la pluralité des récits impossibles dans divers champs d’études et de pratiques (intervenants sociaux, formateurs, juristes, psychologues, traducteurs-interprètes). Elles avaient pour ambition de décloisonner les expertises et faire dialoguer les différents acteurs pour mieux comprendre et analyser les expériences et phénomènes en contexte migratoire. Ceci nous a amenés progressivement sur le terrain de l’interculturalité. Nous pensons que les perspectives théoriques et pratiques entourant le recherche et l’intervention en contexte interculturel au XXIe siècle pourraient être actualisées et enrichir ainsi les regards sur les phénomènes sociaux et migratoires. C’est à partir d’une recension des écrits et une reconnaissance des tensions interculturelles, que nous proposons de développer une dimension critique qui permet de tenir compte des rapports de pouvoir, des dimensions structurelles et systémiques qui régissent les rapports sociétaux. Ainsi, nos propos invitent l’univers du politique, de la pratique et la recherche à mieux définir leurs contours pour s’adapter aux enjeux contemporains et promouvoir une perspective interculturelle ancrée dans les réalités et expériences vécues par les premiers concernés, les acteurs eux-mêmes, les citoyens et la société civile.