Bien-être des jeunes personnes im/migrantes au Québec : favoriser l’équité à travers l’adaptation des services et la lutte contre la discrimination : mémoire déposé par l’Institut universitaire SHERPA dans le cadre des consultations 2023 du Secrétariat de la jeunesse pour son plan d’action 2024
Ce mémoire a pour objectif de proposer des recommandations afin de mieux soutenir les jeunes personnes racisées, im/migrantes, réfugiées et/ou s’identifiant à un groupe culturellement minoritaire face à plusieurs enjeux les concernant. Dans le contexte des projections récentes concernant la part grandissante que ces jeunes prendront dans notre société, ainsi que la détérioration du climat social accentuant les discriminations, il nous parait important que le prochain plan d’action jeunesse puisse prévoir des mesures permettant de mieux les soutenir et favoriser leur bien-être et une place active dans la société d’accueil. Ce mémoire s’articule en deux axes principaux. L’Axe 1 traite de la lutte contre la discrimination. Des rapports récents rapportent qu’une proportion importante des jeunes de cette population ressentent un sentiment de discrimination au sein des écoles secondaires, les cégeps et les universités. Le manque d’interactions entre les personnes de différentes cultures et les propos racistes de certains acteur.ice.s scolaires joueraient un rôle important à cet égard. L’Axe 2 traite de l’importance de reconnaitre l’adaptation des services comme un droit. Les perceptions négatives à l’égard des services sociaux, la représentation de la santé mentale, les contrastes de valeurs entre professionnel.le.s et les membres des communautés culturelles minoritaires, les craintes face à la confidentialité des suivis, la méconnaissance des services offerts, les longs délais d’attente ainsi que les barrières linguistiques sont tous décrits comme des obstacles dans l’accès aux services. Face à ces enjeux, nos recommandations visent l’adoption de mesures pour prévenir la discrimination et la mise en place de mesures d’interventions auprès des jeunes ayant vécu de la discrimination, ainsi que l’adaptation des services à leurs réalités et besoins spécifiques. Plus précisément, nous recommandons une meilleure sensibilisation des personnes intervenantes et professionnelles de la santé et services sociaux, une adaptation des services pour une équité d’accès, une valorisation des apports et des expériences des jeunes, une action intersectorielle plus cohérente au niveau institutionnel, mais aussi à travers la collaboration avec les organismes communautaires. Nous recommandons également de travailler à la réduction des multiples barrières structurelles à l’accès aux services.