Islamophobie savante et médiatique : Étude transnationale des discours et de leur impact
Équipe
Abdelwaheb Mekki-Berrada, Géraldine Mossière, Cécile Rousseau, Selby, JA.; D’Haenens, L. ; Benhadjoudja, L.; Pastinelli, M.; Dayan-Herzbrun, S.
Financement
CRSH 2019-2023
Résumé
L’islamophobie, malgré les débats que suscite la notion, demeure une réalité sociale d’actualité locale et mondiale. Il est légitime que l’islam, les musulmans et les musulmanes soient soumis à la critique. Il arrive cependant que la notion d’islamophobie soit convoquée par des «extrémistes religieux» pour taire toute critique de l’islam et des musulmans. Un tel usage liberticide de la notion d’islamophobie est contraire à la liberté d’expression qui est au fondement de toute démocratie. L’islamophobie est cependant aussi une aversion de l’islam et des musulmans et une hostilité qui invitent certains acteurs sociaux à élaborer des discours et des crimes haineux. L’islamophobie s’inscrit dans un rapport de domination sociale accompagné d’une tentative d’infériorisation, de déshumanisation et d’animalisation de l’Autre musulman.
À partir d’une recherche qualitative et comparative qui considère deux villes par pays (respectivement Québec et Montréal, Bruxelles et Malines, Paris et Aix-en-Provence), les questions abordées dans ce projet de recherche partenarial (5 universités et un CIUSSS) gravitent autour de trois axes complémentaires: Un premier axe consiste à mieux comprendre «l’islamophobie savante» déclinée dans les écrits d’essayistes et de spécialistes des sciences sociales; un deuxième axe consiste à mieux comprendre la place qu’occupe cette islamophobie savante dans des journaux quotidiens traditionnels mis en ligne; et un troisième axe consiste à: (1) examiner la réception que font de l’islamophobie savante et médiatique des personnes se définissant comme musulmanes dans les six villes concernées; (2) explorer les interactions dynamiques entre cette réception et l’expérience subjective que font ces personnes de l’islamophobie; et 3) documenter leurs stratégies personnelles et collectives pour faire face à l’islamophobie.
Ce projet de recherche partenarial permettra une connaissance améliorée des mécanismes et des multiples déclinaisons de l’islamophobie. Nous nous baserons sur les résultats pour proposer le canevas ou la structure d’un contre-discours critique qui peut être utilisé dans les médias par les chroniqueurs, les journalistes, les lecteurs et les élus politiques. Les résultats serviront aussi à sensibiliser davantage des grands publics à travers des «colloques communautaires» et une plateforme virtuelle conviviaux. Les résultats seront traduits en en une série de recommandations pour les ministères concernés. Les colloques seront aussi des occasions supplémentaires pour permettre aux chercheurs partenaires de se rencontrer et de renforcer leur partenariat.
Expertise
Liens sociaux et intercommunautairesMembres et équipe SHERPA
Géraldine Mossière
Professeure, Faculté de théologie et des sciences des religions, Université de Montréal
Cécile Rousseau
Professeure titulaire, Division de psychiatrie sociale et transculturelle, Université McGill