Table ronde multidisciplinaire : regards croisés sur les approches critiques transnationales en travail social


Myriam Richard, Roxane Caron, Ahmed Hamila, Natalie Kouri-Towe, Josiane Le Gall, Gada Mahrouse, Claudio Bolzman et Edward Ou Jin Lee (2022, juin)

Revue Intervention

Numéro 155 | 12 p.

Cette table ronde se penche sur le phénomène du transnationalisme, qui a fait l’objet d’un intérêt important depuis les années  1990 dans diverses disciplines des sciences sociales (Glick Schiller, Basch et Blanc-Szanton, 1992; Green, 2019; Portes, Guarnizo et Landolt, 1999;  Khagram et Levitt, 2008; Mohanty, 2003; Moosa-Mitha et Ross-Sheriff, 2010; Vertovec, 2009). Bien qu’il ne constitue plus une nouveauté, le champ des études transnationales est en évolution constante, ce qui nécessite que l’on continue à s’y intéresser et que l’on tente d’en saisir les contours fluides et changeants. De plus, il appert que les connaissances qui ont été produites en abondance depuis les années 1990 ont été moins mobilisées en travail social (Furman, Negi et Salvador, 2010), et ce, même si les travailleuses sociales partout sur la planète sont de plus en plus confrontées aux réalités de la globalisation et du transnationalisme au quotidien (Moosa-Mitha et Ross-Sheriff, 2010; Vatz Laaroussi et Bolzman, 2010). À noter que le Québec s’avère néanmoins plutôt bien représenté au sein des travaux sur les réseaux transnationaux mobilisés par les personnes immigrantes et réfugiées (Arsenault, 2010; Blain, Rodriguez del Barrio, Caron et al., 2019, 2022; Montgomery, Le Gall et Stoetzel, 2010; Rachédi, Le Gall et Leduc, 2010; Vatz Laaroussi et Bolzman, 2010) ainsi que les militants et militantes œuvrant au sein de réseaux de solidarité transnationaux (Kouri-Towe, 2015; Mahrouse, 2014). Toutefois, s’intéresser aux impacts de ces réalités sur le travail social serait incomplet sans une prise en compte des héritages coloniaux qui existent souvent dans l’ombre du transnationalisme, alors que la globalisation a réellement débuté à l’époque des empires européens à travers les voyages impériaux et l’occupation des territoires par les colons européens dans les Amériques, en Afrique et en Asie (Caron et Lee, 2019; Lee et Ferrer, 2014). Cette articulation critique des approches transnationales et décoloniales au sein des pratiques des panélistes qui la composent est d’ailleurs au cœur de la posture de plusieurs des autrices et auteurs de cette table ronde.

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