La réadaptation au travail des personnes issues de l’immigration et des minorités ethnoculturelles : défis, perspectives et pistes de recherche
Les travailleurs immigrants, et plus spécialement les immigrants récents, sont souvent définis comme une population plus vulnérable quant aux risques de lésions professionnelles et de l’absence prolongée du travail. Cette vulnérabilité est liée au fait que plusieurs d’entre eux rencontrent des barrières linguistiques et culturelles qui peuvent teinter leur rencontre avec les intervenants, en plus de moins bien connaître le système de santé et de compensation et en plus d’être plus souvent concentrés dans des secteurs d’activité à plus haut risque de lésions professionnelles. La recherche en réadaptation au travail a permis de découvrir au cours des vingt-cinq dernières années de nombreux déterminants de l’absence prolongée du travail. Il a été reconnu notamment que les représentations de la douleur et les attentes de traitement pouvaient influencer l’issue d’un traitement chez les travailleurs qui suivent un programme de réadaptation. Des émotions telles la peur du mouvement et l’anticipation de conséquences négatives de la douleur sur la vie personnelle ont également été décelées. Cet article propose une réflexion théorique sur les enjeux de la réadaptation au travail dans le contexte de la rencontre interculturelle. Cette réflexion s’appuie, entre autres, sur une recension critique des écrits portant sur l’influence de l’appartenance ethnoculturelle sur le processus de réadaptation publiée par l’IRSST (Côté 2012) qui visait à déterminer les principaux facteurs qui influencent ce processus. L’article que nous proposons met l’accent plus spécialement sur la question de la communication thérapeute-patient qui apparaît comme centrale dans le processus thérapeutique et qui se décline d’une certaine façon en contextes interculturels.